Le collège unique: un collège à réformer!
Le collège unique est un clairement un échec ! Selon le dernier rapport du Haut Conseil de l’Education, on compterait déjà 25% d’élèves en difficulté lors du passage en 6eme. A la fin de la 3eme, les élèves ne maitrisant pas les connaissances de base en français et en mathématique représenteraient encore 20% du total des effectifs. 25% de largués en 6eme et 20% en 3eme, c’est déjà un progrès diront les jusqu’au-boutistes du système ! Grave erreur… Première remarque : quelle que soit la baisse du nombre d’élèves en difficulté, un système incapable d’offrir les connaissances de base à 1 élève sur 5 n’est pas un bon système. Deuxième remarque : il s’agit en plus d’une baisse en trompe l’œil, puisque en grande partie réalisée par les charrettes d’élèves en difficulté que l’on déverse chaque année en SEGPA. L’existence même de la SEGPA est bien la preuve que le collège unique est déjà mort dans les faits ! Pourquoi devrait-on enfin faire le deuil de ce système ? Pour faire simple: les programmes actuels vont trop vite pour les élèves les plus en difficulté et trop lentement pour les élèves les plus doués. Au final, le rêve démocratique d’un même enseignement pour tous donne la nausée aux uns et ennuie les autres. Alors, quelles sont les solutions ? Revenir à un collège à deux sections selon un contrôle continu de connaissances réalisé en classe de CM2. Selon leur niveau, les élèves seraient alors repartis dans une des deux nouvelles sections de la 6eme. Pour casser le politiquement correct, appelons-les « section d’excellence » et « section de remise à niveau ». Chaque section serait dotée d’un programme adapté aux réelles capacités des élèves. En somme, pour la section de remise à niveau, on réduirait les exigences sur la quantité des savoirs tout en veillant à leur bonne assimilation. Pour la section d’excellence, une assimilation plus rapide des connaissances permettrait de dégager davantage de temps pour la mise en place de projets personnels, de travaux de groupe ou des activités extrascolaires, stimulant l’esprit d’initiative et la créativité. On pourrait aussi approfondir certains sujets, aller plus loin dans l’exploration d’un champ de connaissances. Bien sur, chaque année voire chaque semestre, il serait possible d’activer des passerelles entre les deux sections en permettant le passage des meilleurs élèves de la classe de remise a niveau vers la section d’excellence. Pour encourager ce type de « success story » version éducation nationale, chaque établissement devrait disposer de bourses du mérite, prêtes à être distribuées aux élèves les plus travailleurs de la section de remise à niveau. Certains collègues y verront ici la preuve d’une logique élitiste, puisque récompensant et retirant les meilleurs éléments des classes en difficulté. C’est pourtant bien cela l’objectif ! Lorsque notre système proposera enfin aux élèves les plus méritants, pas les meilleurs mais les plus travailleurs, que l’on estimerait selon leur progression et non selon leur niveau à un moment donnée, une aspiration vers le haut et non un nivelage par le bas, alors notre vieux système éducatif aura peut-être accompli sa plus belle réussite !